Volubilis, quel joli nom pour une cité aussi merveilleuse. La signification du nom fait débat, mais sa simple prononciation est douce à l’oreille. Elle s’accorde avec volupté, douceur. Mais le nom initial de cette cité berbère, avant d’être romanisée, était Walili, Oualili, ou Walila qui signifie laurier-rose. En langage des fleurs, volubilis représente l’amitié dévouée. Alors, quel que soit le nom que l’on choisisse, berbère, romain ou floral, je comprends que cette cité est synonyme d’harmonie entre les peuples, et invite à la rêverie, une rêverie voluptueuse, teintée du rose des lauriers, une légère douceur suave, qui invite à prendre le temps de déambuler dans les rues de cette antique cité. Un mélange de cultures, un enrichissement des coutumes, une richesse architecturale, un appel à l’enrichissement artistique avec ses mosaïques qui nous plongent dans les légendes de l’époque, peuplées de monstres marins, d’oiseaux merveilleux, de nymphes et d’animaux féroces.
Volubilis, Walili, terre de découvertes, terre de richesse, terre de développement, fragilisée par un tremblement de terre il y a 300 ans. Quelle faute avait-elle commise ? En avait-elle commise une d’ailleurs ? Centre de rayonnement culturel et économique grâce à la production d’huile d’olive, la cité, redevenue musulmane, a vu naître la dynastie Idrisside, considérée comme fondatrice du Maroc. Quel destin pour cette cité. Quel bonheur que le site ait été préservé, il appelle à la quiétude, au ressourcement, à l’ouverture en admirant ce que le mélange des deux cultures, berbère et romaine, ont pu produire, ensemble, en se complétant harmonieusement.
En déambulant dans les allées, je regarde le vaste paysage, où je laisse mon esprit vagabonder de mont en colline, de plaine en vallon. Parfois, j’entends un doux glissement, je regarde alors le ciel, et j’aperçois un vol de cigognes. Selon la saison, elles partent ou reviennent, mais toujours font halte dans la Volubilis, Walili, éternelle, depuis des siècles. Elles se posent, dans les nids. Je m’amuse de les regarder, j’imagine le long voyage qu’elles ont fait, les pays qu’elles ont survolé. Soudain, un mouvement dans le nid. Ce sont des cigogneaux. Ils attendent la becquée. Éternel renouvellement de la vie.
Qu’elle merveille. Malgré l’usure du temps et les secousses de la nature, la cité laurier-rose assure toujours, au-delà des siècles, l’accueil des voyageurs qui y trouvent un refuge pour s’y restaurer, reprendre des forces, avant de poursuivre la route.
Quel plaisir de flâner au hasard au milieu de cette cité qui, malgré les apparences, continue de vivre, dans le souvenir de l’amitié dévouée qui a uni les différents peuples qui se sont croisés sur cette terre d’histoire.