C‘est la saison de la trituration des olives. Les “Mâasras” (unités de trituration des olives), qui ont adapté leur processus de production aux nomes de protection de l’environnement, tournent durant cette période de l’année à plein régime dans la région Fès-Meknès qui fournit, à elle seule, près de 36 p de la production nationale d’huile d’olive.
Les anciennes “Mâasras” traditionnelles de la région (environ 1.000) ont connu, au cours des cinq dernières années, une nette amélioration notamment en matière de production et de système d’extraction qui, à deux phases, est devenu beaucoup moins polluant, car longtemps ces unités de trituration étaient à l’origine du dysfonctionnement des stations d’épuration des eaux usées et d’un problème écologique de grande ampleur.
Pour les spécialistes de la filière, les rejets des margines engendrés par le processus de trituration des olives causent de sérieux problèmes environnementaux et techniques et peuvent atteindre annuellement entre 80.000 m3 et 160.000 m3. L’oued Sebou, qui est le récepteur final de l’ensemble des eaux usées, est le plus pollué du Royaume (28 p de la pollution totale) et le sous-bassin de Fès génère, à lui seul, 40 p de la pollution de ce fleuve.
Les propriétaires des “Mâasras” ont conçu une panoplie de mesures pour atténuer ce phénomène et valoriser leur production Selon eux, l’évaporation naturelle, seule technique à ce jour homologuée par les instances de tutelle et adoptée par les industriels pour le traitement des margines, a démontré ses limites tant au niveau du rendement qu’au niveau de sa faisabilité. D’où la nécessité de proposer de nouvelles technologies alternatives.
Mohamed Zehouani, propriétaire d’une unité de trituration, a mis en avant les mesures initiées par le ministère de l’Agriculture, dont le Plan Maroc-Vert, un programme pilote, a-t-il dit, ayant permis aux petits agriculteurs et propriétaires de “mâasras” de développer les infrastructures de trituration et contribuer à l’agrégation et la multiplicité des projets d’extension des plantations d’oliviers.
Au niveau de la zone de Saïss, a-t-il déclaré à la MAP, le secteur industriel de l’huile d’olive a enregistré un développement important et une modernisation des installations. Actuellement, la capacité de trituration dans la région atteint les 10.000 tonnes par jour. Ces unités utilisent les dernières technologies de trituration de l’huile d’olive.
En effet, l’infrastructure de transformation est scindée en un secteur traditionnel composé de plus de 1.000 Mâasras et un secteur industriel composé d’une centaine d’unités modernes de trituration et de conserves d’olives. Des infrastructures qui ont permis à la région d’exporter plus de 9.000 tonnes d’olives et d’huile d’olives, principalement vers les pays de l’Union Européenne et de l’Amérique du Nord, selon l’agence autonome de contrôle et de coordination des exportations.
Le secteur de l’olivier permet de générer 15 millions de journées de travail, soit l’équivalent de 55.000 postes permanents. Outre l’offre d’emplois, le secteur garantit l’approvisionnement des unités de trituration.
L’olivier constitue la principale espèce fruitière cultivée au Maroc avec 590.000 hectares, soit plus de 50 p de la superficie arboricole nationale. Sa culture joue un rôle socio-économique primordial dans diverses zones agricoles.