Noureddine Aboud, gouverneur de la province de Moulay Yacoub, a planté un arbre à la forêt d’Aïn Chkef. Comme lui, le wali et les gouverneurs des autres provinces de la région, ont pris leurs outils d’agriculteurs participant à l’initiative un million de plants forestiers (Ph. YSA)
- Une initiative du HCEFLCD avec l’appui des autorités
- Entreprises, élus, ONG, et écoliers… partenaires aussi
La mobilisation est palpable. La COP22 a réussi son pari de créer une véritable dynamique autour de la question environnementale. En témoignent les initiatives et actions menées ici et là pour accompagner l’élan de la durabilité. Au niveau de la région Fès-Meknès, après les ONG, écologiques et scientifiques, les autorités locales ont pris le relais pour planter quelque 460 ha de forêt en une journée.
Ainsi, Said Zniber, wali de la région, a chapeauté, samedi dernier, une opération de plantation d’arbres dans la localité de Sidi Hrazem, relevant de la préfecture de Fès. En même temps, Noureddine Aboud et Abdelahek Hamdaoui, respectivement les gouverneurs des provinces de Moulay Yacoub et Sefrou, lançaient des opérations similaires dans leurs circonscriptions. Avec des élus locaux, universitaires, entreprises, écoles, société civile, et l’ensemble des départements concernés, l’opération du 12 novembre a créé une véritable dynamique de mobilisation autour de la campagne nationale de reboisement 2016.
Dans la province de Moulay Yacoub, à titre d’exemple, pas moins de 5.000 arbres ont été plantés, notamment à la forêt de Aïn Chkef. Longtemps délaissée aux aléas du temps, livrée aux attitudes imprévisibles des usagers, cette forêt est le principal réservoir d’oxygène de Fès. Elle retrouve peu à peu verdure et propreté, des qualités dont se vantait jadis la population locale. Située aux abords de la ville, cette forêt s’étend sur 64 hectares. Ciblée par la stratégie nationale de gestion active des ressources forestières urbaines et périurbaines, celle-ci a bénéficié de l’entretien des pistes, reboisement, de réhabilitation et d’aménagement des espaces forestiers. Ces actions concordent parfaitement avec la nouvelle génération de techniques de sylviculture visant le maintien du couvert végétal et de la capacité d’accueil et l’amélioration de l’image du paysage urbain et périurbain. Depuis quelques années, l’élargissement des surfaces boisées est traité de manière à encourager de nouvelles formes de partenariats avec les collaborateurs locaux, afin de protéger ces zones contre toute convoitise.
Pour la seule journée du 12 novembre, le Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD) visait la plantation d’un million d’arbres à travers le Royaume. Le principal objectif est de sensibiliser à l’importance de l’arbre et de la forêt et aux conséquences de l’utilisation du bois et d’autres produits de la forêt dans la vie de tous les jours. A l’entrée de Fès, la très emblématique forêt d’Aïn Chkef a abrité une campagne d’information et de sensibilisation aux dangers qui hantent cet immense réservoir d’oxygène. C’est ainsi que les élèves d’établissements scolaires, encadrés par des gardes forestiers et des animateurs du Haut commissariat, ont pu, dans ce sens, participé à des opérations de nettoyage de la forêt et de plantation d’arbres forestiers (pin d’Alep, caroubier, acacia cyanophylla, cyprès Arizona et eucalyptus). Une manière de forger chez eux un engagement éco-citoyen pour la préservation des ressources forestières. Notons enfin que l’initiative un million de plants forestiers devra primer la région et ses partenaires réalisant les meilleures performances selon les critères d’évaluation préétablis, se rapportant à l’importance du programme, à la réalisation des engagements pris et à la mobilisation des partenaires.
Un parc urbain en gestation
«Fès doit célébrer la COP22 à travers un projet d’envergure». C’est la conviction de Rachid Haloui, ancien architecte en chef de la ville, qui a travaillé sur un projet d’un parc urbain qui s’étend sur 175 ha. Il s’agit de la vallée de Oued Zitoune, située sur la zone la plus centrale du tissu urbain actuel. D’un investissement de 55 millions de DH, la première tranche de ce projet prévoit un reboisement massif de la forêt urbaine. Rappelons que la fondation de la ville tout comme son développement et la structure de la médina ont été conditionnés par un élément majeur: l’eau. Fès reçoit trois cours d’eau: Oued Fès, Oued Zitoune et Oued Boufakrane. Autour de ces trois rivières, trois coulées vertes traversent le tissu urbain et forment des poumons d’une valeur inestimable, déjà répertoriées par Jean-Claude Nicolas Forestier en 1914. Or, ces trois espaces sont actuellement non seulement laissés à l’abandon mais en plus ils servent de dépotoirs quand ils ne sont pas grignotés par des lotissements ou autres constructions.