Meknès possède une médina qui fascine, elle est protégée par de gigantesques remparts.
La ville impériale au sud, abrite un ensemble monumental de palais, de places d’armes, de jardins et d’entrepôts royaux. La ville nouvelle, quant à elle, séduit avec son architecture coloniale et postcoloniale.
Le tour des remparts :
Il s’effectue en voiture ou en calèche. Il contourne la médina par le nord offrant une vue panoramique sur les vieux quartiers. Cela permet de se repérer et, aussi, d’apprécier une vue d’ensemble de la ville impériale, depuis les jardins suspendus de Héri es Souani. La visite commence généralement par Bab Mansour ou bien par le mausolée de Moulay Ismail. Vous pouvez gagner par la suite la rue El Meriniyine puis la rue Al Andalous. La rue El Meriniyine surplombe l’oued Boufekrane et offre un magnifique panorama sur les remparts de la vieille cité. De là vous longez les remparts vers le nord jusqu’à la porte BerdaÏne.
La porte Berdaïne :
Construite au 17ème siècle par Moulay Ismaïl, cette belle porte tient son nom des fabricants de bâts qui peuplaient la place. Dans l’ouverture se détache le minaret de la mosquée Berdaïne, édifié par Mohammed III, puis restauré par Moulay Ismaïl. Actuellement en reconstruction après son effondrement en 2009. De là vous pouvez atteindre le tombeau de Sidi Mohamed Ben Aïssa (kouba).
Tombeau de Mohamed Ben Aïssa :
Situé à Bab Siba, ce mausolée est le point de rassemblement des Aïssaoua lors de leur moussem qui se tient à l’époque du Mouloud (la naissance du Prophète). Et de là ils partent en procession à travers la ville. A quelques km plus loin, vous pouvez découvrir à l’entrée du mellah et à proximité de la médina, la porte Bab El Khemis, dite la porte heureuse.
Bab El Khemiss :
Edifiée par Moulay Ismaïl, elle était l’entrée principale de la ville des jardins (Médina Er Ryad El Anbari, cité du jardin de l’ambre) et de l’ancien mellah «quartier des Juifs». Des inscriptions gravées sur le fronton indiquaient ceci: «Je suis la porte ouverte à tous les peuples qu’ils soient d’Occident ou d’Orient, je suis la porte heureuse semblable par ma gloire à la pleine lune dans le ciel, j’ai été construite par Moulay Ismaïl, la fortune et la prospérité sont inscrites sur mon front, je suis entourée de bonheur». Cette porte est l’unique trace qui reste du quartier des jardins qui hébergeaient vizirs et hauts fonctionnaires de Moulay Ismaïl. Ce quartier fut rasé en 1729 par Moulay Abdellah, fils d’Ismaïl, en réaction à l’accueil moqueur des habitants à son retour d’une bataille perdue contre les Berbères. A proximité, dans le bordj (bastion) Bel-kari qui fait partie du système défensif de la cité impériale a été installé en 2006 un musée de la poterie du Rif et du pré-Rif.
Le Haras provinceal de Meknès :
Fondé en 1912 par la cavalerie française, le haras de Meknès est aujourd’hui le plus considérable d’Afrique du Nord. Il compte quelque 450 chevaux géniteurs qui sont élevés et dressés sur un vaste terrain de 80 ha.
Cité Impériale :
L’enceinte est vaste avec ses interminables avenues et places gigantesques. Le circuit de prés de 13 km environ permet d’apprécier l’ampleur des remparts qui couvrent une ceinture de 25 km. La cité a été classée patrimoine mondial par l’Unesco en 1996. Elle a subi, ces dernières années, de nombreuses rénovations. Une partie des édifices renaissent de leurs vestiges, retrouvant un aspect proche de leur splendeur d’antan.
Autour de Dar el Ma :
Implanté au sud de l’enceinte impériale, le bassin de l’Agdal immense réservoir rectangulaire de 4 ha de superficie était utile en cas de sécheresse ou de siège et servait à l’irrigation des jardins du palais. Surplombant le réservoir, le Dar el Ma servait d’entrepôt à son extrémité nord ouest des citernes d’une profondeur de 40 m qui assuraient l’alimentation de la ville. Il est contigu au palais de l’Eau, le Heri Es Souani
Heri Souani :
Il est appelé à tort «grenier» ou «écurie» de Moulay Ismail. La chronique de l’époque rapporte que le bâtiment contenait jusqu’à 12 000 chevaux. En fait, ses dimensions sont colossales, à travers 23 nefs, portées par des piliers et des arches.
Le quartier du mausolée :
En vous rendant au tombeau de Moulay Ismaïl vous longez d’énigmatiques murailles et d’immenses portails fermés. Empruntez ensuite la rue face à l’entrée du Dar el Ma. Pour atteindre le mausolée vous traversez le méchouar place d’armes ceinte de hauts murs. A gauche de l’esplanade s’ouvre la principale porte du palais royal. Un passage permet d’accéder à une rue bordée des deux côtés de remparts crénelés. Les portes de bois ornées de céramiques. De là vous pouvez atteindre Bab er-Reh.
Bab er-Reh :
La porte du vent, aux grands piliers de marbre est un long corridor voûté formé par une succession d’arcs en tiers-point reposant sur de longues colonnes. Derrière le haut mur à droite, le jardin des Sultanes a été aménagé en terrain de golf de neuf trous. La route longe le palais royal et tourne à droite pour traverser le méchouar avant de passer entre le jardin de l’école d’horticulture et celui du palais pour arriver au Dar el Ma. De Bab er-Reh, on débouche à l’ouest sur une place menant au tombeau de Moulay Ismaïl.
Le tombeau de Moulay Ismaïl:
Construit en 1703 et restauré en 1960. Une enfilade de patios bordés de murs aveugles conduit à la cour aux ablutions, entourée d’une colonnade. Le long des murs, court une frise en stuc. La salle du mausolée est séparée en deux parties l’une profane; l’autre sacrée. A droite se situent les tombeaux royaux : Moulay Ismaïl repose entourée de membres de sa famille. Aux angles de la pièce se dressent quatre horloges comtoises; offertes au sultan par Louis XIV. Sur le mur du fond l’arbre généalogique des Alaouites est déroulé à l’horizontale. A gauche, une salle merveilleusement ornée fait office d’antichambre. Une délicate fontaine de marbre dans un bassin en forme de sceau de Salomon occupe le centre de la pièce. Admirez le plafond en bois de cèdre, datant du 17ème siècle.
Koubat Al Khayatine :
Traversez la petite place pour atteindre la prison des Chrétiens. Le petit édifice couronné d’un dôme est la koubba el Khayatine. Cet ancien pavillon servait de salle de réception pour les dignitaires étrangers et les ambassadeurs. Plutard, des tailleurs (khyatine) utilisèrent la koubba comme atelier de confection des tenues militaires.
La Médina :
La médina de Meknès abrite de remarquables monuments. Bordée de tous côtés par de hauts remparts, la place Lalla Aouda est le point de départ de la visite de la médina. Elle donne accès au sud est, à la cité impériale; et au nord-ouest; à la médina. Juste à côté vous pouvez remarquer la petite mosquée Lalla Aouda. Elle aurait été construite par la princesse du même nom.
Bab Mansour :
A l’extrémité ouest de la place se dresse la monumentale porte Mansour dernier monument édifié par Moulay Ismail. Considéré comme un fleuron architectural, cette porte a été entamée quelque temps avant la mort de Moulay Ismaïl. Sa construction est achevée après par son fils Moulay Abdellah en 1723: entrelacs en relief sur fond de mosaïques à dominantes vertes, losanges incrustés de céramiques, hautes colonnes en marbre. C’est un architecte chrétien converti à l’islam, «Mansour le rénégat», el-Aleuj, qui aurait conçu ce chef d’œuvre. Juste à côté de ce monument vous pouvez découvrir la discrète porte Jemaâ en Nouar également ornée de céramique.
Place El Hédime :
En face de Bab Mansour, la place El Hédime surprend par ses vastes proportions. Point de rencontre de la médina et de la cité impériale, cette vaste esplanade est un passage incontournable pour l’accès aux souks. Vous aurez aussi plaisir à y prendre un verre de thé en observant l’animation. Les lieux se transforment à la tombée du jour en véritable champ de foire animé par des cracheurs de feux, des conteurs et vendeurs ambulants etc.
Le côté sud de la place est bordé d’un marché alimentaire couvert.…
La prison des Chrétiens :
Le bâtiment souterrain fut vraisemblablement conçu et utilisé comme un espace de stockage du grain. Une légende persistance le présente comme une gigantesque prison. Elle aurait été réalisée par un captif portugais auquel Moulay Ismaïl aurait promis la liberté s’il parvenait à construire une geôle contenant 40 000 personnes on y accède par un escalier aux marches irrégulières qui s’enfonce dans le sol. Un vaste espace voûté s’ouvre devant vous, faiblement éclairé par de petites ouvertures pratiquées dans le plafond. Les souterrains originels auraient atteint 7 km de long. Dos à la prison des Chrétiens engagez vous dans la rue sur votre gauche par laquelle vous rejoindrez la place Lalla Aouda.
Dar Jamai :
Le palais Dar Jamai demeure du 19ème siècle est l‘exemple typique d’une habitation bourgeoise du XIXème siècle. Il abrite le musée provinceal d’ethnographie. Son entrée donne sur la place El Hédime, à l’extrémité opposée de Bab Mansour. Ce monument est connu communément sous le nom de ‘‘Dar Jamaî’’ ‘‘Maison Jamaî’’ ou ‘‘Palais Jamaî’’. Situé à la limite de la place El Hdim et de la médina, le palais Jamaî fut construit en 1881/1882par le vizir Mokhtar Ben Larbi Jamaî, sous le règne de Moulay Hassan (1873-1894).Un long couloir mène à un très beau jardin intérieur de style andalou. Autour des fontaines ornementées croissent bananiers; palmiers ; rosiers et orangers. A droite de l’entrée une terrasse décorée de bois peint servait d’estrade de réception. A gauche se trouvait la mosquée du palais. Le rez-de-chaussée présente de belles collections d’artisanat: mobilier en bois travaillé; jarres et plats de céramiques; tapis et tissus; broderies de Meknès bijoux traditionnels. Le superbe minbar de la fin du 17ème siècle est l’une des pièces maîtresses du musée. A l’étage, le luxueux salon d’apparat du grand vizir a été restauré. De là, vous pouvez arpenter la rue Sebaghine pour rejoindre la rue Nejjarine.
La rue Nejjarine :
Cette dernière artère regroupe la plupart des souks souvent couverts de treilles ou de roseaux. En prenant la rue Nejjarine vers la gauche on se trouve dans un souk de textile regorgeant de nappes brodées typiques de Meknès avant d’atteindre la mosquée Nejjarine monument almoravide du 12ème siècle. Revenez vers vos pas juste après le croisement avec la rue Sebaghine s’ouvre sur la droite le souk el Haïk de la laine. Poursuivez dans la rue jusqu’à la médersa Bou Inania .
Médersa Bou Inania :
Achevé en 1358, ce chef d’œuvre de style hispano-mauresque est bâti selon des plans classiques d’école coranique: cour centrale avec vasque, entourée d’une galerie et d’une salle de prière et un premier étage composé de microscopiques cellules des étudiants.
Continuez dans la rue puis tournez à droite dans la rue Sabab Socha en contournant la grande mosquée, sur votre gauche se trouve la Kissaria consacrée au textile. Si vous tournez à droite vous atteignez la place El Hédime.
La Grande Mosquée ‘‘Jamaâ Al Kabir’’ :
Fondée par les Almoravides au XIIème siècle, elle fut remaniée à plusieurs reprises aux époques des Almohades, Des Mérinides et surtout sous la règne de Moulay Ismail.Elle se caractérise par de belles portes aux beaux auvents sculptés. La grande Mosquée constitue le monument religieux le plus important de l’ancienne médina; elle est entourée de souks pittoresques par leurs aspects et par l’atmosphère qui y règnent.