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MOULAY SMAIL (1646 – 1727) fait de Meknès la capitale du Royaume en 1672
Gouverneur de Meknès avant son accession au trône, Moulay Ismaïl a été intronisé en 1672, à l’âge de 26 ans. Il décida d’en faire sa capitale. Il mit prés de 25 ans à combattre les tribus hostiles pour établir son autorité sur le pays et le protéger des convoitises des Espagnols qui occupaient El Maâmora, actuelle Mehdia, Larache, Assilah, Ceuta et Melilla et les îles Penon de Valez. Il devait en outre parer aux menaces des Portugais qui occupaient Mogador et des Anglais, qui convoitaient la ville de Tanger, alors que les Français étaient déjà installés sur la côte méditerranéenne. Moulay Ismaïl, fasciné par Versailles et le Roi Soleil, était très attiré par le monumental. Il entoura sa capitale de bastions, de murailles et de portes aux dimensions démesurées, à l’image de la grandeur à laquelle il aspirait. Ses haras pouvaient contenir jusqu’à 12.000 chevaux et sa puissante armée comptait plus de 150.000 hommes. Sur le plan diplomatique, le sultan avait des relations étroites avec le Roi de France Louis XIV. C’est ainsi que le Maroc et la France signèrent le traité de Saint-Germain qui instaura le principe de non agression entre les navires des deux pays, le rachat des captifs et l’installation de consulats français à Salé et Tétouan. Traité dont le suivi était confié à l’ambassadeur Ben Aîcha qui se rendit en France en 1698. À son retour, Ben Aîcha fit au sultan le récit émerveillé de son voyage et de sa rencontre avec Anne-Marie de Bourbon, future princesse de Conti et fille du Roi-Soleil. Ses éloges et ses descriptions firent naître chez Moulay Ismaïl une envie telle qu’il sollicita la main de la princesse! Démarche qui inspira nombre de nouvellistes et poètes de la cour, mais qui n’eut aucune suite.
Jean-Baptiste Rousseau composa pour elle ce couplet : «…Votre beauté, princesse, porte les traits dont l’amour blesse jusqu’aux plus sauvages lieux… L’Afrique avec vous capitule et les conquêtes de vos yeux vont plus loin que celles d’Hercule…».